L'Assemblée au jour le jour

Analyse : Vingt ateliers et des centaines de propositions

Rendre compte en quelques mots de la richesse des débats tenus dans vingt ateliers est une gageure. Les rapports viendront, dés ce mercredi, donner le bilan officiel de toutes les discussions. D'ores et déjà une incursion rapide dans la plupart des ateliers donne le ton des propositions qui seront soumises.

- Artistes / Editeurs : " C'est l'homme qui donne la vie à l'art ". Aujourd'hui le rôle de l'artiste est de valoriser les modes de vie existants, et donner vie à la société au travers d'échanges culturels et inter-culturels. Il doit stimuler et collecter toutes les formes de développement local (mythes, symboles…) et redonner leur place aux relations humaines Face à la " culture pour la culture ", et la " la culture commerciale ", " la culture traditionnelle ", ne doit pas sombrer.

- Travailleurs de la santé : La santé doit s'insérer dans une culture spécifique et respecter les mentalités. On peut parler d'un système de santé solidaire, responsable et universelle. Pour qu'il fonctionne, il faut qu'il s'insère dans une culture propre à chaque région du monde. Les gouvernements peuvent et doivent intervenir. Ils doivent financer un système de santé performant et universel sans exclure. Le citoyen doit participer par des cotisations à un fonds unique accessible et universel.

- Femmes : Les femmes du monde sont présentes, la tête pleine d'idées. Une seule envie : être prise en considération dans un monde où l'homme a fait main basse sur le pouvoir de décision. Et justement, elles ne veulent pas qu'on décide à leur place. Alors elles cherchent des solutions, des réponses pour trouver le rang qu'elles n'ont jamais eu. Pour elles, mais aussi pour leurs enfants. Car la femme n'a jamais abandonné l'enfant, ce qui lui donne légitimité pour décider au mieux des intérêts humains, pour l'environnement et la paix, car elle n'est engagée dans aucun combat, sinon celui de la vie.

- Enseignants et Universitaires : A quoi sert le système scolaire et universitaire ? Ou plutôt à qui ? Le sentiment est que Ecole et Université n'ont pas réussi à répondre au défi des inégalités et de la pauvreté, et qu'en dépit des efforts elles contribuent à maintenir, voire à développer les inégalités. Les préoccupations sont éloignées entre ceux qui redoutent la privatisation de l'enseignement et l'inclusion de l'éducation dans l'accord sur le commerce des services à l'OMC…, et les problèmes d'illettrisme massif dans des pays comme l'Inde. La réponse pourtant doit être globale et multidisciplinaire pour coller aux besoins de l'homme.

- Militaires : L'Etat doit maintenant travailler non pas sur les conséquences de la violence (destructions, guerres…), mais mettre en place des solutions civiles afin d'éviter ces affrontements. Il faut établir des contacts entre les militaires et la population civile et ne pas répondre par la violence, car c'est la réaction que les terroristes attendent.

- Chefs d'entreprises / ingénieurs : L'entreprise doit jouer un rôle social. Les politiques sociales sont indispensables pour faire face au développement économique du marché et ne pas léser les femmes et les pauvres. Une idée : un " statut d'humanité ", équivalent au statut d'utilité publique, qui serait applicable aux ONG…

- Interreligieux et philosophes : Les diversités sont grandes entre les religions et philosophies d'origine différentes. Comment gérer cette diversité en évitant de diaboliser l'autre. Les religieux ont à se positionner sur la question du développement des biotechnologies (OGM, clonage, brevet sur la vie...). Ils ont aussi à intervenir sur la question de la gouvernance en tant que conscience des dirigeants de la planète aussi bien au niveau local que national. L'objectif n'est pas de remplacer les politiques mais d'instaurer un esprit " de veille " propre à éviter tout dérapage.

- ONG / Association : Les participants ont posé les premiers jalons d'une stratégie comportant des objectifs communs dans le cadre du développement local et global. L'échange sur les défis au développement auxquels s'affrontent les ONG et les difficultés rencontrées pour agir en milieu précaire ont mobilisé l'essentiel du temps disponible. Les propositions pour l'avenir ont été repoussées au lendemain. A suivre…