Les mots, les mots, toujours les mots
Les mots qui fâchent : " On parle d'une Alliance plurielle,
solidaire et responsable, mais où est la référence
à la démocratie " s'exclame une participante. Responsable
? " Mais qui est responsable et envers qui ? " ajoute un autre.
Terrorisme ? " Nous sommes là pour parler de paix "
Les mots qui étonnent : " Le but de la Charte, est-ce que
ce n'est pas le bonheur de l'homme ? " Bonheur ? Les exclamations
fusent. " Alors disons que c'est l'homme, simplement ". Majorité
? " On oublie toujours de dire que la majorité de l'humanité
ce sont les femmes ! ".
Les mots qui font débat : " laïcité, représentativité
", les mots qui unissent : " diversité, culture, racines
", etc
La deuxième journée des ateliers n'est pourtant pas un
exercice de sémantique. Après l'échange entre participants
et l'envol des propositions, on est entré dans le débat,
celui d'une Charte qui reprendra en compte l'ensemble des éléments
discutés par les uns et les autres.
Le cadre est contraignant. Point par point, il y a débats, contestations,
questions : A quoi ça sert ? Est-ce une Charte pour les Etats ou
pour les citoyens ? " Nous ne sommes pas en train de préparer
une déclaration finale, rappelle un animateur. Nous sommes dans
un processus qui a commencé il y a cinq ans et qui se poursuivra
".
Tout semble s'agiter. Prises de parole, principes, propositions concrètes
: l'envie de changer l'ordre financier des choses devient palpable et
transmissible. Jusqu'à la frustration, déjà, de ne
pas aller plus vite, de ne pas être encore plus pratique, de ne
pas voir encore plus clair. L'Assemblée mondiale est dans ses ornières
et les interprètes sont fatigués. Bavarde et inspirée,
cette nouvelle journée annonce une fin de semaine qui devrait ressembler
à la promesse de l'aube.
Il reste à appliquer les principes généraux de cette
première étape des discussions aux ateliers thématiques.
17 sujets ont été délimités. Tous les participants
à l'assemblée se retrouveront par thème en fonction
de leurs intérêts personnel. Peut-être de nouvelles
communautés de vue et de nouvelles identités apparaîtront-elles,
par delà les mots, les diversités et les divergences.
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