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07/12/01

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Assemblée > Médias > 07 décembre 2001

L'Assemblée à la recherche d'un ordre mondial qui échappe à la tyrannie de l'économique

Il faut un nouvel ordre mondial. Les débats anti-globalisation ont fait leurs temps et même si certains, à l'Assemblée mondiale, parlent encore de résistance, les autres, les plus nombreux, parlent de restaurer une globalisation : humaine, éthique, éducative, pluraliste, juste et équitable… on n'en finirait pas d'énumérer les qualificatifs tels qu'ils se sont affichés sur les panneaux des salles du Grand Palais et du Nouveau siècle de Lille pour décrire ce que doit être ce nouveau monde à conquérir.

Pour cet ordre mondial, il faut rétablir ce qu'un participant a appelé la " gouvernabilité " sur tous les aspects de l'économie, pour échapper à ce que plusieurs participants ont appelé " la tyrannie de l'économique "ce système " sans loi ni règle " qui semble s'imposer.
Finances et économie, en se mondialisant, ont échappé à toute gouvernance. " Les institutions internationales, au moins le FMI, la banque mondiale et l'OCDE, sont devenus les serviteurs de cet ordre financier ", dit un participant. Il faut d'abord rendre le pouvoir de gérer et de décider à ceux qui ont légitimité pour le faire : les Etats, les citoyens et entre eux les pouvoirs intermédiaires, plus la société civile. " Il faut, dit un congressiste, un contrôle démocratique sur une économie globale ". " Il faut, ajoute un autre, faire admettre que la croissance du Produit national n'est plus la seule mesure du progrès, ni la seule réponse aux besoins de l'homme ".

La question du comment surgit. Peut-être faudrait-il en appeler à l'éthique. " Rétablir la morale nous permettrait peut-être de régler la plupart des problèmes que nous avons évoqués. Est-ce que l'Alliance ne peut pas être l'instrument de promotion d'un nouvel humanisme ? " demande-t-on dans un atelier. Il faudrait aussi une Loi mondiale, et des Tribunaux internationaux qui aient le pouvoir de punir les atteintes aux droits de l'Homme, à ceux de la femmes, à la traite des humains, et tout autant aux atteintes à l'environnement.

" Il faut ". Le mot figure sur plusieurs tableaux d'atelier. Il faut une éducation citoyenne qui ne se contente pas de distribuer un savoir mais aussi apprenne la responsabilité humaine. Il faut des pouvoirs démocratiques : locaux, proches des habitants, respectueux de leurs traditions, s'appuyant sur la société civile, transparents. Il faut des cultures différentes, car l'ordre ne doit jamais se fonder sur la domination d'une culture sur l'autre. Il faut des médias libres, un commerce équitable, etc. La Charte qui doit être adoptée à la fin de ces dix jours d'Assemblée reprendra l'ensemble de ces impératifs autour d'une volonté commune de réforme d'un système mondial disqualifié au nom de la justice humaine.

Ce samedi, les débats reprennent. Cette fois les congressistes seront " entre eux ", c'est à dire entre gens d'une même région du monde. Le dialogue en sera sans doute plus facile, mais il n'est pas assuré que les antagonismes seront plus faciles à régler.


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