L'Assemblée au jour le jour

10/12/01

- Editorial
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Assemblée > Médias > 10 décembre 2001

Une page est tournée, la suivante reste à écrire.

Une assemblée internationale se termine forcément par un communiqué final. L'Assemblée mondiale de Lille s'est terminée, elle, sur " une simple page blanche " qu'il reste à noircir.

L'Assemblée marquait la fin d'un long processus engagé il y a dix ans : le lancement de l'Alliance, la mise en marche d'Alliances régionales et socioprofessionnelles, la rédaction de cahiers de propositions puis de percées. La Charte elle-même était provisoire. En fonction des apports des uns et des autres elle a été, lundi, remaniée, élargie dans ses principes. " Mais le travail reste à faire " : La nouvelle version en est aujourd'hui sur le site Web de l'Alliance, à la disposition de tous ceux qui veulent encore la corriger, l'améliorer et la compléter pour une publication finale en avril 2002.

L'avenir reste à bâtir, cela signifie d'abord que la Charte pour un monde responsable solidaire et pluriel viendra enrichir les réflexions des instances internationales à commencer par le Forum social mondial de Porto Alegre. Un des responsables de son organisation a d'ailleurs salué la démarche de l'Alliance : " nous savons, a-t-il dit, que le monde ne peut continuer comme il est et nous avons un urgent besoin des propositions de la société civile ".

A coté des principes, plusieurs propositions concrètes ont été formulées. L'assemblée de Lille sera le point de départ d'actions nouvelles. Des rencontres thématiques ou régionales ont été prévues, des réseaux d'échange vont se constituer… " On ne sait pas encore très bien ce que deviendra l'Alliance, affirme Pierre Calame, mais il est clair qu'elle deviendra multipolaire ". La Fondation Charles Mayer pour le Progrès de l'Homme qui s'était engagée à la soutenir jusqu'à l'assemblée de Lille continuera à lui porter son soutien, mais sans doute le développement appellera-t-il la recherche d'autres partenaires. Beaucoup le souhaitent.
Certain évoquent l'idée d'un " parlement mondial ". Pas une Assemblée d'Etats, comme le sont les institutions internationales, d'ailleurs fortement mises en cause et souvent jugées peu démocratiques : " Un parlement des citoyens du monde ".

C'est un projet dont la forme devra être trouvée. Pierre Calame, admet que l'idée doit faire son chemin, " mais, dit-il, je ne vois pas encore sous quelle forme, elle pourrait se concrétiser ".

L'avenir le dira. L'Alliance qui n'est ni une institution ni une ONG ne revendique pour sa part aucun pouvoir. Elle apporte, selon ses promoteurs, une méthode, et un esprit.
La méthode, c'est ce qui a permis de mettre en place, sans doute pour la première fois des outils inédits de dialogue entre cultures, entre langues et entre milieux sociaux différents, sinon divergents. C'est aussi l'idée de croiser systématiquement les compétences et les savoirs. La spécialisation ne conduit qu'à travailler chacun dans son coin. Seule une vision transversale est constructive. " Il est frappant, note encore Pierre Calame, de voir que la cartographie confirme l'idée que les même principes interpellent tous les groupes ". L'idée d'une gouvernance nouvelle s'impose aussi bien à ceux qui réfléchissent à une éducation nouvelle, à ceux qui souhaitent une entreprise citoyenne, à ceux qui bâtissent une économie respectueuse de l'environnement… Le respect de la biosphère ne concerne pas seulement les scientifique, mais aussi les paysans, les ONG ou les élus. Etc…

Il y long à dire sur le bilan de Lille, qui occupe déjà une masse considérable de papiers, de dossiers et de traductions. D'autres vont encore être publiés, et sans doute amendés et enrichis encore.

L'assemblée s'est finie comme elle a commencé. Sur les roulements des tambours de la paix. La maire de Lille, Mme Aubry est venue saluer les participants à l'assemblée. " Nous nous posons les même questions a-t-elle affirmé ", soulignant l'importance du dialogue civil porté par l'Alliance. " Un dialogue qui doit se dérouler, a-t-elle dit, dans l'écoute et la tolérance ", ajoutant que les politiques devaient " entendre la parole des sans voix et des exclus ".


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