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07/12/01

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Interview : Itinéraire d'un Australien mondialisé

La vie de James Arkavanitakis a basculé il y a quelques années. Ce banquier australien était riche. Son job : trader, l'aristocratie de la finance. Il roulait en Mercedes, et aux antipodes, la marque à l'étoile est encore plus chère qu'en Europe. Un jour, James décide de prendre des vacances. Il part en Bolivie. " Là, j'ai découvert que des gosses de dix, douze ans, descendaient travailler dans les mines de fer et d'aluminium. Leur espérance de vie ne dépasse pas vingt-cinq ans : leurs poumons ne tiennent pas. " Pire, James découvre que l'aluminium bolivien est exporté en Allemagne, pour l'industrie automobile. Le trader australien ne pouvait plus monter dans sa Mercedes.
" A cause de mes désirs, des gosses mourraient en Bolivie. On ne peut plus ignorer ce genre de choses aujourd'hui, on ne peut pas rester tranquillement dans son confort en fermant les yeux ". Du coup, il décide de quitter son boulot. " Aujourd'hui, ma principale activité, c'est le militantisme, au sein de l'association australienne Aid Watch ", explique-t-il. Ses revenus ont fondu de 80 %. Mais James est sans doute plus heureux aujourd'hui qu'il y a quelques années… Docteur en philosophie et en économie, il a écrit deux livres, l'un sur le mouvement anti-mondialisation, le second où il développe sa vision des modèles économiques alternatifs.
A Lille, James est venu rencontrer d'autres militants, " pour prendre des contacts et construire un réseau. " Lundi, il prend l'avion pour Sydney. Pour lui, le combat continuera là-bas.


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