Assemblée Mondiale Same page in English Participer Calendrier Alliance Accueil Alliance Actualités Alliance Propositions Documents Alliance Contacts Réseaux socioprofessionnels Groupes Géoculturels Chantiers Thématiques Rencontres Continentales
logo globe     Caravane: Lettre de Liaison de l'Alliance pour un monde responsable et solidaire
Numéro 3 Mai 1999

Sommaire
bulletCourrier des allié(e)s
bulletEditorial
bulletL'Alliance en Mouvement
bulletUne Alliance ? vue par...
bulletBIODIVERSITE
 · Histoire de ressources, de savoirs et de droits
 · Biotechnologie & Agriculture
 · Une autre vision de la diversité
 · Le mouvement Save the Seeds
 · Chantier Biodiversité
 · Biodiversité, droits des communautés & OGM
 · Déclaration de Rishikesh
 · Sources d'inspiration
bulletOasis de l'Alliance
bulletDialogue interculturel
bulletAssociation Caravane
bulletArtistes de Ngecha
bulletL'Equipe
whitespace
bulletREJOIGNEZ CARAVANE
bulletRevenir aux DOCUMENTS DE L'ALLIANCE

"En nous interrogeant sur les droits des communautés rurales face aux implications des OGM, en nous focalisant ainsi sur le droit, nous sommes, sans le faire exprès, enclins à négliger quelque peu d'un côté la dimension métaphysique ou spirituelle de ce phénomène OGM et, de l'autre, sa dimension éthique. Or, que peut bien être un droit que n'inspire aucune spiritualité et que ne sous-tend aucune visée morale ? Ou plutôt, que peut valoir un droit qui ne veut pas, n'ose pas ou ne peut pas regarder en face son propre soubassement spirituel et que ne préoccupent pas les principes moraux sur lesquels il se fonde et les règles morales qu'il induit ?"

Issiaka-Prosper Laleye (Sénégal)

"Pendant que les initiés confinent leurs discussions, aussi savantes dans l'absolu que virtuelles pour nous, dans les sphères de la technoscience et de l'économie marchande internationale, les agriculteurs sahariens improvisent au quotidien de pathétiques stratégies pour se défendre (et non pour lutter) contre la réduction de leur espace de vie et d'activité."

Fayçal Smati Ababsa (Algérie)


Biodiversité, droits des communautés, et implications des Organismes Génétiquement Modifiés

Un collectif local de l'Alliance composé de K. N. Tiwari, Directeur de Disha, association indienne engagée aux cotés des communautés rurales du nord de l'Inde dans la lutte contre toutes formes de discrimination sociale, du mouvement Save the Seeds et de Bharat Dogra, journaliste indépendant travaillant depuis une vingtaine d'années sur les questions liées aux transformations de la société rurale indienne, a pris l'initiative d'accueillir le troisième et dernier forum sur les OGM en agriculture soutenu par la FPH (voir Chantier Biodiversité).

Cette rencontre, qui s'est tenue du 5 au 10 décembre 1998 à Rishikesh (Inde), se proposait de construire une réflexion interculturelle sur les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) en agriculture et leur impact sur les sociétés rurales des pays du Sud. Carine Pionetti retrace ci-dessous l'essentiel des débats. Nous reproduisons également la motion finale approuvée par l'ensemble des participants à l'issue de la rencontre.

Si cet atelier, dernier volet d'une série de trois rencontres sur les OGM en agriculture, a eu lieu en Inde, cela ne tient nullement au hasard. L'Inde est de ces pays où l'agriculture paysanne prime encore et où le concept de "communautés rurales" conserve un sens profond. De plus, l'Inde est le lieu de multiples initiatives non seulement dans le domaine de la conservation de la biodiversité, mais aussi autour des droits des communautés ou encore du contrôle politique local.

Voici donc une quarantaine de personnes venues d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Europe réunies au pied de l'Himalaya pour échanger leurs points de vue sur l'arrivée des OGM, sur l'appropriation des ressources génétiques et la pluralité des systèmes de savoirs.

Les échanges s'avèrent, dès la première matinée, fructueux.

On comprend que si, en Afrique, les OGM ne sont encore pratiquement pas apparus, la manipulation du vivant suscite des questionnements éthiques et moraux de fond, qui ont déjà largement été évacués dans les pays industrialisés. On réalise qu'au Népal, comme en Algérie, la question ne se pose pas en terme de "Oui" ou "Non" au OGM. Les populations rurales de ces pays se préoccupent plutôt d'optimiser leur production alimentaire, dans le seul but, souvent, d'assurer leur survie. On apprend avec stupéfaction que la firme Monsanto procédait, sans le consentement des fermiers, à des essais de culture de coton transgénique dans plusieurs Etats de l'Inde. Et, l'on réalise que la situation des agriculteurs des Etats-Unis, si elle est moins précaire, est cependant loin d'être enviable, car l'endettement est un fléau majeur.

Le flou règne, et il ne fait qu'illustrer le manque de transparence qui entoure les OGM, aussi bien en Inde, qu'en France ou en Thaïlande. Les gouvernements ne transmettent à la société civile que des informations tronquées sur la question, se refusant à imposer des réelles mesures de sécurité sur les manipulations génétiques et la dissémination d'OGM dans l'environnement. Quant aux industriels, quel intérêt trouveraient-ils à la mise en place d'un climat plus transparent, qui pourrait les amener à être tenus pour responsables de leurs actes en cas de problème ?

Il apparaît donc urgent non seulement de faire circuler une information récente et claire sur les OGM, les nouvelles biotechnologies, et l'industrie agro-alimentaire, mais aussi de développer, comme cela se fait au Népal, en Inde, au Zimbabwe, des systèmes de production qui soient viables et qui reposent sur les ressources et les savoirs locaux. D'où l'importance d'instaurer, parallèlement, des régimes de droits qui reconnaissent aux communautés leur capacité de gestion des ressources génétiques et favorisent la rémunération de leurs innovations.

C.P.

Haut de page


© 2000 Alliance pour un monde responsable et solidaire. Tous droits réservés. Mise à jour le 24 mai 2000.