David Gakunzi

L'Alliance est déjà bien implantée en Afrique. Il suffit de regarder le nombre d'Africains qui se sont porté candidats pour faire partie de l'équipe internationale pour s'en rendre compte. Cette année, il faudrait essayer de renforcer ou de redynamiser la présence de l'Alliance là où elle est déjà effective, d'une part ; et de l'autre essayer de donner plus de visibilité à l'Alliance sur le continent. Pour atteindre ces objectifs, nous proposons une stratégie axée sur la méthodologie, les outils et les mécanismes de travail de l'Alliance.

La dynamique de cette année serait tendue vers l'organisation d'une grande Rencontre Panafricaine de la Solidarité à la fin de cette année en Afrique du Sud. L'objectif de cette rencontre serait de faire le bilan du XX^ème siècle africain (de la colonisation aux guerres actuelles en passant par les soleils des indépendances) et de tracer des perspectives pour le siècle prochain.

Le cheminement vers l'organisation de cette rencontre serait une sorte de caravane qui partirait des rencontres locales des alliées par pays (par collège dans un premier temps, par chantier ensuite, par pays enfin).

Dans un second temps les délégués alliés porteurs des défis et propositions de solution par pays se retrouveraient au niveau régional (Afrique de l'Ouest et Centrale ; Afrique de l'Est et Australe ; Afrique du Nord).

Enfin dans un troisième temps on irait vers la rencontre continentale à la fin de l'année. Cette rencontre serait placée sous la présidence des Grands du Continent comme Mandela, Nyerere et Amani Toumani Touré. Bien évidemment, la rencontre continentale comme les rencontres régionales se dérouleraient selon la même méthodologie que les rencontres locales. Si on s'y prend bien elle pourrait être vraiment la Rencontre de cette fin de siècle sur le continent.

Si l'on est d'accord sur la dynamique, comment y aller maintenant ?

Je propose les étapes suivantes :

1. Répertorier tous les Alliés africains de l'Alliance.
2. Les classer au niveau régional et thématique (chantier de travail).
3. Faire le point des "réalisations" de l'Alliance sur le Continent (Rencontres déjà réalisées, réseaux existants, documents produits, rencontres en perspectives)
4. Faire une lettre de proposition à tous les Alliés du Continent sur la dynamique
5. Lancer une pétition d'appel à la rencontre.
6. Faire un tour d'Afrique de quelques pays pour lancer la dynamique et identifier des relais de la dynamique.
7. Lancer les rencontres locales (nationales).
8. Communiquer ces rencontres par la Lettre de l'Alliance sur le continent.
9. Associer une radio continentale à la dynamique ; associer les artistes du continent (les grands et les petits).
10. Aller vers les rencontres régionales.
11. Aller vers la rencontre continentale.

Il faudrait - si possible - sortir de la rencontre avec :

• deux documents (un document-livre allant au fond des choses sur l'état des lieux et des propositions de solutions ; une déclaration-charte des peuples africains).
• un calendrier de travail.
• des outils et réseaux de travail (une sorte d'OUA des peuples ! - pourquoi pas ?)

La dynamique serait bien évidemment connecté et nourri par les alliés d'autres régions ; et permettrait aux Africains de nourrir la dynamique des autres continents.

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De partout, du Nord et du Sud, des personnes ayant pour mot d'ordre solidarité et responsabilité se sont lancées dans une grande aventure appelée Alliance. Ils visent en commun à rassembler les peuples de la terre dans un futur village planétaire pluriculturel. On y adhère parce qu'on y croit et parce qu'un futur construit à partir de visions différentes à toutes les chances d'aboutir. Pourtant on désenchante. De fait, c'est dans une Alliance à deux niveaux que nous pratiquons, travaillons et échangeons.

Les activités, chantiers, forums nous rassemblent mais à la manière d'une sorte de centrifugeuse qui tournerait trop vite, où seuls les éléments légers remontent à la surface ; nous, trop lourds, nous restons au fond. Là, nous ne parlons pas les mêmes langues ; nos lignes téléphoniques sont trop lentes et la connexion via Internet est souvent difficile ; nos moyens humains et matériels sont faibles ou insuffisants. Nous annonce-t-on une rencontre qu'un autre obstacle nous stoppe net dans notre élan : VISAS !

Nous sommes des alliées, mais avant tout nous portons des nationalités qui dressent des frontières bien matérielles nous empêchant de voyager librement. Nous sommes peut-être dans la caravane mais nous traînons bien loin en arrière. Le temps ne joue pas en notre faveur par ici. La centrifugeuse tourne trop vite. De sa vitesse imposée résulte une décantation : la notre. Nous essayons au Nord comme au Sud de construire quelque chose d'universel, mais en vérité, ceci se fait sans notre réelle participation. Ralentissez, sinon nous continuerons à nous essouffler.

Mira Chalal et Malika Hamidchi (Algérie)

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Excusez-moi de ne pas m'associer au langage unique de la Plate-forme. L'Alliance, jusqu'à présent, n'a été pour moi que déception. Mais d'autre part, cette expérience m'a fait découvrir la réalité du mythe de la Tour de Babel qui est très instructif. Le mythe est la préfiguration de ce qui se passe dans le développement. Et nous ne voulons pas profiter de la leçon. Comme des gamins, nous nous ingénions à construire des tours qui nécessitent qu'on parle la même langue : nous élaborons un langage unique (je ne parle pas des dialectes mais des idées) qui, généralement, rabaisse les uns sans faire monter les autres. Non !

Vous voulez construire une tour qui sera babélisée, ruinifiée. C'est du temps perdu et beaucoup d'argent gaspillé qui aurait été plus utile dans le développement. (...)

Voyons ce qu'ont fait dans notre Histoire humaine les tentatives de langage unique ! Hitler, Staline, les partis uniques, le patriarcat (une seule parole, celle de l'homme), etc. Dans chacun des deux numéros de Caravane, il n'y a que les Chinois qui osent critiquer l'Alliance, les autres abondent dans le sens du langage unique.

Comme je l'ai déjà dit, si l'Afrique fait chorus au langage unique, c'est par clientélisme : dans l'espoir de profiter, il faut rabâcher ce que 'flatté' aime entendre.

Nous les humains de la noosphère, nous ne sommes pas l'architecte divin et nous n'avons pas à concevoir et à construire un monde solidaire et responsable. (...) C'est en développant correctement l'environnement 'ici et maintenant' là où Dieu (le destin, la nature, etc.) nous a placé que le monde se construira. La construction du monde n'est pas notre vocation d'humain, c'est une tentation. (...)

André Mathis B.P. 20336, Lomé, Togo

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