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logo globe     Caravane: Lettre de Liaison de l'Alliance pour un monde responsable et solidaire
Numéro 3 Mai 1999

Sommaire
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L'agriculture soutenue par la communauté au Québec

Au cours de ce siècle, un grand nombre de pays sont passés d'une autosuffisance alimentaire relative à une interdépendance accrue pour leurs besoins alimentaires essentiels. En Amérique du Nord, la nourriture parcourt 2400 kilomètres en moyenne avant d'arriver sur nos tables. Certains acteurs, en particulier les sociétés transnationales et leurs actionnaires, profitent du marché mondial car ils peuvent facilement traverser les frontières afin de fabriquer leurs produits dans des pays ayant les impôts et les salaires les plus bas et le minimum de règlements sociaux et environnementaux. L'impact du système alimentaire mondial industrialisé sur l'environnement et les sociétés est dévastateur : épuisement des sols, contamination des nappes phréatiques, dépendance du Sud vis-à-vis du Nord, pauvreté des zones rurales et migration urbaine n'en sont que quelques exemples. Mais aux marges de ce système et en son sein même, des alternatives locales se créent, tels que Community Shared Agriculture / CSA (Agriculture avec participation communautaire).

Les projets de Community Shared Agriculture (CSA) relient directement les quartiers urbains avec les fermes organiques locales par le biais d'un système de participation : grâce à l'achat anticipé d'actions dans une ferme biologique, les habitants des villes reçoivent chaque semaine un panier de légumes frais et peuvent aller à la ferme pour visiter ou participer au travail ; l'agriculteur produit des légumes et des fruits qu'il livre chaque semaine pendant la saison à un point central dans la communauté. De tels projets permettent aux consommateurs de recevoir des produits frais, locaux et biologiques à prix réduits en raison de l'absence d'intermédiaires (distributeurs et magasins).

L'agriculteur profite également du système CSA. L'argent provenant des actions achetées à l'avance l'aide à planifier la saison, à réduire ses besoins en ligne de crédit et à se concentrer sur ses champs avec la récolte déjà vendue. L'agriculteur utilise un minimum d'emballage. Il peut bénéficier également de l'aide d'un noyau d'actionnaires pour la gestion, la planification, la publicité et la communication. Le contact direct entre les agriculteurs et les consommateurs encourage la solidarité et renforce les liens communautaires. CSA intègre également des activités sociales et éducatives importantes : les participants sont invités à la ferme pour y partager le travail pendant une journée ou deux. Ceci permet aux habitants des villes de comprendre l'agriculture et de voir où et comment leur nourriture est produite.

Le réseau CSA au Québec

L'expérience d'ÉquiTerre avec les projets CSA a vu le jour au printemps 1995. La première année de son existence, sept fermes figuraient dans le dépliant promotionnel. En 1998, le réseau comptait 27 fermes membres, et deux 'fermes associées' fournissant des produits (pommes et miel) aux autres fermes. Il y a à peu près 50 points de livraison pour environ 1300 actions représentant plus de 2600 personnes (selon son montant, une action ouvre des droits pour une à six personnes). Il y a des points de livraison dans les communautés québécoises de Hull à Rimouski, bien que la plupart des fermes livrent à Montréal.

L'expérience d'ÉquiTerre indique qu'une grande variété de consommateurs s'intéressent au système CSA et que les familles ayant des jeunes enfants ont un intérêt tout particulier dans ces projets. CSA est plutôt accessible aux gens ayant un revenu moyen ou stable étant donné qu'il faut payer à l'avance (au moins en partie) et s'engager pour la saison. Néanmoins, plusieurs fermes du réseau ont trouvé des moyens d'inclure dans leurs projets des gens ayant des revenus plus modestes en offrant la possibilité de méthodes de paiement souples, le bénéfice d'actions subventionnées ou l'ouverture de droits contre travail.

Au cours des années, le réseau a grandi en quantité aussi bien qu'en qualité. Le processus de sélection des nouvelles fermes a été clarifié et les critères ont été rendus plus rigoureux :

  • les fermes doivent pratiquer une agriculture organique même si l'agrément est facultatif ;

  • les actionnaires doivent s'engager financièrement pour la saison ;

  • les produits dans les paniers doivent être locaux et la plupart des produits doivent provenir d'une ferme ou d'un groupe de fermes ;

  • il doit exister des possibilités d'interaction sociale (contact entre les actionnaires et les agriculteurs).

Le système CSA est-il viable ?

L'expérience québécoise montre que le système CSA est au moins aussi viable que toute autre forme de marketing pour les petits producteurs de légumes, avec des avantages supplémentaires : la prévisibilité du revenu, l'interaction directe avec les clients, l'acceptation par les actionnaires des irrégularités de taille, d'apparence etc.

Il est cependant, important de noter que le système CSA n'est pas une option viable pour tous les agriculteurs et qu'elle présente également des inconvénients et des difficultés, à savoir en particulier, la nécessité de produire une grande variété de légumes et le besoin d'être ouvert à une interaction avec les actionnaires. Nous devons accepter que le système CSA n'est pas la panacée pour tous les problèmes des petits producteurs, tels que les problèmes qui découlent de forces plus larges - la mondialisation et le contrôle du marché par quelques sociétés transnationales. Au point que le cours des actions est déterminé plutôt par rapport au marché ou pour satisfaire les consommateurs habitués à des aliments moins chers que par le budget interne des fermes. Le revenu des actions ne couvre pas nécessairement les coûts de production ni ne donne au producteur un revenu correct. La sensibilisation des consommateurs est primordiale pour que le système CSA soit viable.

Les changements de politiques nécessaires pour résoudre les problèmes sous-jacents du système CSA sont variés : mettre en question les accords de libre-échange ; obtenir du gouvernement un transfert des aides agricoles encourageant les exportations vers un soutien (par des subventions et prêts à bas taux d'intérêts) pour les petites fermes locales et organiques ; fournir des fonds à des organisations indépendantes afin d'entreprendre des recherches et une sensibilisation des gens aux systèmes alimentaires durables.

Bien que le système CSA soit encore tout jeune au Québec, notre expérience jusque-là a été très positive et nous avons un grand espoir pour l'avenir.

Elizabeth Hunter*, ÉquiTerre**

* Elizabeth Hunter est la fondatrice et actionnaire du projet 'Cadet Roussel Community Shared Agriculture' et la directrice générale d'ÉquiTerre.

** ÉquiTerre (anciennement A SEED) est une organisation à but non-lucratif qui travaille pour un environnement durable et la justice sociale à Montréal, Québec (Canada). La recherche, la sensibilisation des gens et l'action sont centrés sur deux domaines : questions écologiques et sécurité alimentaire locale et mondiale. Les projets visant à renforcer la sécurité alimentaire comprennent :'A Just Coffee fair trade campaign', 'Together in the Green Zone' et Community Shared Agriculture.Contact: ÉquiTerre, 2177 Masson, suite 317, Montréal, Québec H3H 1B1. (Tel: (514) 522-2000 - E-mail: equiter@cam.org)

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Africanews: News and Views on Africa from Africa

Africanews est l'initiative d'un groupe de Chrétiens bénévoles d'Afrique connu comme la communauté Koinonia dont l'un des membres, Michael Owiso, assure la co-ordination du Chantier Jeunes de l'Alliance pour la région, et un autre, Michael O'Chieng, est correspondant de Caravane pour l'Afrique de l'Est.

Africanews est publié mensuellement depuis 1996. Il se veut une présence africaine et chrétienne dans le monde médiatique professionnellement capable et spirituellement libre d'exprimer la quête pour la justice, la paix et le respect pour la création présente dans l'âme africaine. Toutes les nouvelles et leurs analyses sont projetés d'une perspective des africains de la base, c'est dire qu'elles mettent en valeur leur lutte pour la liberté, la dignité et la justice. Africanews a 30 correspondants dans divers pays africains.

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Wajibu: A Journal of Social and Religious Concerns

Wajibu, est un journal trimestriel publié depuis 1985 par Gerald J.Wanjohi, un partenaire dévoué de l'Alliance au Kenya qui vient de traduire la Plateforme pour un monde responsable et solidaire vers le Ki-Swahili. Son épouse assure la rédaction du journal.

Wajibu vise toutes celles et ceux qui ont le souci de sauvegarder les traditions africaines et de les adapter au mode de vie moderne. Il offre des possibilités de dialogue entre les gens de cultures, traditions et religions différentes pour promouvoir la paix et l'entente afin de surmonter les préjugés, l'étroitesse d'esprit et l'intolérance.

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Tel. 254.2.720400
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