L'action collective se bâtit brique par brique et l'équilibre se recrée à chaque instant
Parallèlement à la démarche du groupe "banque solidaire", soutenu par le programme LEX de la FPH, devenu maintenant ECO, Claude Bijon, en 1993, avait organisé une rencontre sur l'accompagnement non financier des créateurs d'entreprise. La réflexion s'était arrêtée là. Mais, en 1994, Erwan Bothorel, qui quittait la présidence de la Fédération des Cigales, et participait aux groupes LEX vint trouver Gérard Eloy avec l'idée de créer le centre téléphonique Eficéa pour orienter les créateurs vers des financements de proximité. Soutenu à 100% pendant deux ans par la FPH, le centre est aujourd'hui autonome. Eficéa élargit rapidement son champ d'action, reprend les travaux initiés par Claude Bijon et fait une étude sur l'accompagnement. Celle-ci prépare une rencontre, en juillet 1996, qui débouche sur la création du collectif informel Profession Créateur. Deux thèmes phares au début : le statut du créateur, en réaction à la suppression de la prime ACCRE accordée aux créateurs (prêt à taux zéro), et l'amélioration des pratiques d'accompagnement. Le premier point est l'occasion de faire les premières démarches de lobbying soutenues par ECO. Ce faisant, le collectif se rend compte qu'un autre groupe d'acteurs animé par Jean-Pierre Worms fait le même type de démarche. Après concertation avec quelques partenaires, Philippe Amouroux propose de réunir ces deux groupes plus Finansol, pour créer une alliance. C'est la création de Synergies pour la création d'entreprises qui existe depuis deux ans maintenant. Les principales réalisations : un manifeste largement signé et paru deux fois dans Le Monde ; une charte commune établissant le caractère informel (association de fait, non déclarée)et un processus de décision au consensus absolu ; l'élaboration d'un jeu de propositions pour une politique globale et cohérente pour la création d'entreprises (ce qui est une lacune flagrante en France), une Conférence Nationale, événement phare sur ce thème en 1998, soutenu par cinq bailleurs de fonds publics et quatre privés dont la FPH, une reconnaissance publique par plusieurs administrations, dont la Ministre des PME, les Délégués à l'Emploi et à l'Economie Sociale.
Synergies a rencontré l'ensemble des cabinets ministériels et des administrations concernés. Plusieurs propositions ont été reprises mot pour mot dans le rapport sénatorial sorti en début 1999. Sa proposition de créer un groupe à l'Assemblée Nationale sur la création d'entreprises a été reprise dans le très récent rapport parlementaire d'Eric Besson. Synergies travaille sur la mise en ouvre de ses propositions en essayant de créer des lieux de dialogue et de travail où les différents acteurs (réseaux associatifs, entreprises, banques, pouvoirs publics, corps consulaires, syndicats)peuvent échanger sans se retrancher derrière des positions politiques et institutionnelles. Synergies va chercher à pérenniser son action par des conventions sur trois ans avec ses financeurs.