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       Lundi soir s'est tenue, en marge des travaux de l'Assemblée, une 
        réunion sur l'écologie industrielle. Depuis 1995, la FPH 
        a lancé un chantier sur cette conception nouvelle de penser les 
        systèmes industriels, ce qui s'est traduit notamment par la publication 
        de l'ouvrage "Vers une écologie industrielle" (Suren 
        ERKMAN, 1998, édition Charles Léopold Mayer), et un cahier 
        de propositions sur ce thème (distribué comme les autres 
        cahiers pendant l'Assemblée). 
        L'écologie industrielle part du constat que notre société 
        productiviste provoque un accroissement constant des flux de matière 
        et d'énergie: on puise dans les ressources naturelles et on rejette 
        des "déchets". Contre une approche du traitement des 
        pollutions de type "end of pipe", qui ne travaille que sur les 
        outputs du processus de production, l'écologie industrielle cherche 
        à penser le système de production et l'ensemble des activités 
        productives humaines comme un écosystème, avec comme objectif 
        de le stabiliser. Cette stabilisation suppose un bouclage des flux de 
        matière et d'énergie, et en premier lieu la valorisation 
        des déchets comme matières premières, entre autres. 
      Cette réunion a rassemblé plusieurs chercheurs de différentes 
        disciplines (scientifiques, sociologues...) venus exposer différentes 
        initiatives. L'autre part des échanges a concerné la notion 
        en elle-même. Il s'agit d'une véritable philosophie, une 
        nouvelle façon de penser la production industrielle, le développement, 
        notre relation à l'environnement, et plus profondément notre 
        place dans l'ordre naturel.  
      Plusieurs évolutions ont été notées: d'abord, 
        l'inscription de la notion d'écologie industrielle dans la législation 
        du conté de Genève récemment; la création 
        d'une association de promotion du développement durable et de l'écologie 
        industrielle en France, sous le parrainage d'EDF; le lancement d'une Société 
        internationale pour l'écologie industrielle cette année... 
      Cette notion apparaît actuellement comme une des voies les plus 
        concrètes d'application des principes du développement durable. 
        Va-t-elle apparaître dans les déclarations et conventions 
        internationales à venir (Sommet "Rio +10", à Johannesbourg 
        en 2002...) ? 
      La réunion s'est conclue sur l'invitation de Suren Erkman à 
        lui communiquer toutes les remarques et critiques suscitées par 
        les propositions du cahier réalisé pour l'Assemblée, 
        pour pouvoir l'améliorer, le corriger et lui donner sa forme définitive 
        en vu de sa publication ultérieure (comme de tous les cahiers de 
        propositions de l'Alliance, encore provisoires).  
       
        La Chine en liberté ? 
        Des journalistes du Quotidien du Peuple organisent chaque jour entre midi 
        et quinze heures un forum de discussion unique au monde. En ouvrant le 
        www.people.com.cn, des milliers d'internautes, Chinois pour la plupart, 
        dialoguent sur le thème du jour avec sept heures de décalage 
        (c'est le soir en Extrême-Orient). Le champ de l'éducation 
        a permis à Edgar Morin de se connecter avec 5 000 Chinois. Plus 
        de 2000 questions lui ont été posées en trois heures 
        ! Il a fallu répondre et traduire pour répondre ! Hier mercredi, 
        4000 personnes ont échangé sur l'interreligieux et l'interculturel
 
        Chaque jour, un invité de l'Assemblée s'installe au Grand-Palais 
        et se pique au jeu de la liberté d'expression.  
        Journal de l'Etat fondé en 1948, le Quotidien du Peuple est tiré 
        à plus de trois millions d'exemplaires avec 500 journalistes dont 
        200 consacrent leur énergie au site de l'organe de presse officiel 
        du parti communiste, un site devenu le seul espace public ouvert dans 
        le pays. Quel occidental aurait pu imaginer, il y a encore peu d'années, 
        que 700 000 Chinois se connecteraient sur l'Internet nippon ? C'est la 
        révolution du multimedia ! Plus de 100 000 personnes sont inscrites 
        pour s'exprimer sur le net, et souvent sur des questions à peine 
        tolérées dans le journal en papier. Les mots sont choisis 
        pour éviter les mauvaises surprises. On ne dira pas " démocratie 
        ", mais " gestion participative par les habitants ". Pour 
        la première fois, le site internet a ouvert son forum de discussion 
        à l'étranger. Un honneur pour tous les membres de l'Assemblée 
        mondiale. 
        
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