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Proposition pour un Parlement Mondial pour le 21e siècle

IV. SYNTHÈSE 5 (10 mars - 7 avril 2003)

Créer un mouvement pour la démocratie mondiale et un Parlement Mondial
Changer radicalement notre conception et nos pratiques de la démocratie

Nous vous rappelons que toutes les synthèses ont été rédigées en anglais, et que les traductions en français ci dessous sont le produit d’une traduction assistée par ordinateur, puis révisée pour obtenir un français sans faute ni contresens, mais pour lesquelles l’effort nécessaire n’a pas été fait pour obtenir du « bon » français. Nous nous excusons donc des désagréments que pourrait provoquer ce choix d’économie de temps.

par Arnaud BLIN, Équipe d’animation

Résumé : Le thème de discussion de ce mois était : Comment pouvons-nous créer un mouvement pour la démocratie mondiale et un Parlement Mondial et inviter tout le monde à y participer ? Le débat a commencé avec une critique du forum qui à son tour a donné lieu à des réponses qui défendaient l'initiative. Il y a eu aussi des désaccords concernant le besoin d'adopter une langue universelle. La discussion est alors passée aux thèmes fondamentaux tels que la participation directe, la vraie démocratie, la démocratie qualitative et la démocratie mondiale. Enfin, nous avons aussi traité l'importance d’autres éléments tels que l'art et la nature, dans la construction d'un Parlement Mondial.

La question du 5ème mois de notre période de six mois de discussion sur un Parlement Mondial était : Comment pouvons- nous créer un mouvement pour la démocratie mondiale et un Parlement Mondial et inviter tout le monde à y participer ?

Pour faire le point sur où nous en sommes dans notre débat, nous avons commencé à organiser un groupe de travail pour conduire le processus, dans l'idée qu’il pourrait devenir plus tard un Comité de Coordination représentant toutes les personnes et organisations qui participent au processus d'organisation. Avec le temps, nous pourrions aussi créer un vrai Conseil des Délégués avec des représentants ou des liaisons d'assemblées locales et régionales et des organisations participantes.

Construire un Parlement Mondial est difficile, mais cela ne doit pas nous décourager

Quelques participants ont exprimé une critique sur le forum, soutenant que la discussion est trop homogène, avec une majorité de participants qui ont des expériences semblables, par exemple des organisations actives dans la gouvernance mondiale. Pour certains, ces tendances montrent que le forum ne peut conduire que vers la construction d'une organisation qui n’est pas si différente que celles qui existent déjà - telles que l'Onu - et que cela empêche de mettre en place un vrai processus participatif mondial et pluriel qui favoriserait l’émergence d'une troisième voie. Un participant a résumé ce sentiment ainsi : « Je crains qu'un Parlement Mondial deviendra à l’avenir un lieu de pouvoir absolu, dictatorial, contrôlé par quelques individus. C'est un grand risque et personnellement, je ne veux pas en faire partie. »

De l'autre côté, un même nombre de participants a répondu à ces critiques en soutenant que le processus qui mène à un Parlement Mondial est ardu, difficile et plein d'obstacles, mais que ceux-ci ne devraient pas nous dissuader de continuer le travail.

Pour le Parlement Mondial, une langue commune serait pratique, mais pourrait mettre en danger la pluralité

La communication et le transfert de la connaissance sont des besoins de base pour toute organisation. Quand nous avons commencé la discussion générale il y a quelques mois sur « les valeurs communes » pour un Parlement Mondial, la langue était l’un des premiers sujets évoqués. A mesure que nous avançons vers des questions pratiques, la langue reste l’une des fondations clef pour la construction d'un Parlement Mondial. Idéalement, le Parlement Mondial devrait être linguistiquement neutre (tandis qu’une adoption de l'anglais, comme langue candidate principale, ne le serait pas). L'espéranto ou son dérivé, l'ido, ont été conçus pour un tel but. Ils pourraient réussir quant aux valeurs mais est-ce que ce serait faisable de demander à tous les participants du Parlement Mondial d'apprendre l’une de ces langues ? L’ido peut être appris en entre douze jours et trois mois, devenant ainsi une option viable. On pourrait ainsi proposer l'enseignement systématique de l'ido comme deuxième langue dans les écoles, pour permettre aux petits de toutes les cultures de communiquer entre eux sans problème.

Cependant, quelques participants ont signalé qu'établir une langue commune peut gêner un processus déjà difficile et qu'il y a des organisations internationales qui travaillent bien avec quatre ou cinq langues. Un participant a même suggéré que le pluralisme devrait être réellement la fondation d'un Parlement Mondial. Ainsi, pourquoi essayer de transformer nos langues en une langue universelle ? La langue est un élément de culture, civilisation et identité. Ainsi, c'est important qu'un Parlement Mondial donne la parole au plus grand nombre de langues possible.

Il faut mettre en place des équipes pour poursuivre l’organisation du Parlement Mondial...

Le sujet du mois étant la recherche de moyens pratiques pour organiser le Parlement Mondial, un participant a suggéré un plan basé sur l'organisation d'équipes (24 en tout), comprenant une équipe de coordination, une équipe de collecte de fonds, une équipe de liaison avec les politiciens et un équipe de création d’ambassades « citerriennes », etc.

... tout en évitant à tout prix la dictature des coordinateurs et en laissant la place à la « démocratie directe »

Un des défis des futurs gouvernements et organisations internationales, un Parlement Mondial compris, sera de faire participer vraiment les citoyens particuliers aux processus de prise de décision. Pour cela, la technologie moderne devrait être exploitée comme un outil qui nous permettra de créer des nouvelles formes d'organisation sociales par lesquelles la participation directe du citoyen dans le processus politique au niveau de la communauté locale pourrait mener à la responsabilisation aux niveaux de l’État, fédéral et à terme d’un Parlement Mondial. C'est l'un des défis qu'un Parlement Mondial devra entreprendre étant donné que tout le monde n’a pas accès à la technologie de l'information..

Si on tient compte de cela, il faudra faire attention à ne pas verser dans ce que l'on pourrait appeler la tyrannie ou la dictature des coordinateurs, représentants ou porteurs. Nous ne devons pas, comme l’a dit un participant, « nous constituer en structure de contrôle, mais en structure de raison. Nous avons besoin d'établir des méthodes de contrôle sur les élus qui ne réalisent pas la volonté de leur peuple. Nous devons être la conscience du monde à l’intérieur de ce qui existe déjà. »

Faire de la « vraie démocratie » un objectif et appliquer le principe de consensus

La démocratie directe est bien un idéal que l'on devrait s'efforcer de réaliser, mais la vraie démocratie est un autre des objectifs que devrait viser un Parlement Mondial. La vraie démocratie est-elle possible ? Un participant a suggéré que l’on pourrait bien la développer :

1. Sans le principe de majorité dans le processus de prise de décision, pour empêcher la tyrannie de la majorité. Le système serait basé sur le principe de consensus et le droit de veto pour tous les députés.

2. Sans élection des représentants. On mettrait en place des politiciens professionnels formés tel qu’on le fait pour nos juges. Ceux qui voudraient devenir des représentants politiques professionnels, devront déclarer qu'ils sont absolument d'accord avec le principe de consensus et que pour eux le bien-être commun a priorité sur les intérêts particuliers.

Cette approche a été corroborée par un autre participant qui a suggéré que « Nous devons mettre en place une structure de raison dans toutes les institutions démocratiques existantes aux échelles locale, régionale, nationale, continentale et mondiale. Nous n'avons pas besoin de fonctionnaires élus mais plutôt de former des adjoints professionnels qui auront le temps, la formation et l’expérience nécessaires pour faire le travail intellectuel très dense de trouver le consensus nécessaire pour coordonner partout dans le monde les différents thèmes issus de la volonté de la population. »

Remplacer la « démocratie quantitative » par la « démocratie qualitative »

Un grand nombre de participants se sont montrés impatients ou même fortement dégoûtés face à la « politique politicienne » où la vie publique sert seulement de moyen pour avancer les intérêts des groupes ou individus qui participent activement dans ces processus (y compris les politiciens bien évidemment). Un participant a résumé ce sentiment ainsi : « Je crois que le vrai pouvoir dans tout gouvernement vient des personnes. Nos gouvernements sont défaillants à notre égard maintenant parce que nous avons perdu notre voix. Nous sommes devenus silencieux face à la bureaucratie du pouvoir politique national. Et nous souffrons maintenant de notre propre ignorance passée. »

Il y a donc un grand besoin d'améliorer la qualité de la représentation et de la démocratie en général. Ainsi l'idée de la démocratie qualitative (ou démocratie de consensus), qui a été développée par l'un de nos participants, veut dépasser celle de la démocratie quantitative et son principe traditionnel de la majorité.

La démocratie qualitative serait basée sur une législation dominée par les priorités. Ces priorités seraient élaborées par une nouvelle espèce de « politiciens professionnels » (un sujet que nous avons déjà largement traité dans nos premiers débats) qui élaboreraient des listes de priorités. Ces professionnels volontaires seraient formés pour le Parlement Mondial et seraient sélectionnés au lieu d'être élus. Ils obtiendraient une formation adéquate dans des « Académies Politiques Indépendantes ».

Et réaliser, à terme, la « démocratie mondiale »...

Pour beaucoup de participants, la question d'un Parlement Mondial est liée directement à celle de la démocratie mondiale ou globale. Une façon de penser la démocratie mondiale pourrait être à travers les approches suivantes, qui peuvent correspondre à des communautés d'idées.

La première est pédagogique. Encourager les autorités publiques, les éducateurs, les parents et les citoyens à développer le sens de la critique et la confiance sociale et coopérative des enfants au moment ou ils commencent à parler et à avoir d'autres compétences communicatives, et développer des comités délibératifs de citoyens ad hoc, tant extensifs qu’intensifs.

La deuxième est communautaire. Encourager les organisations qui cherchent à gagner plus d'influence à l'Onu et dans d'autres autorités supranationales, telles que le GPAN (le Réseau de l'Assemblée Mondiale des Peuples).

La troisième est administrative. Encourager la fusion des démarches existantes de propositions pour un Parlement Mondial en dehors de l'Onu

La quatrième est nationale. Encourager les gouvernements nationaux à développer le consentement, ainsi que le consensus autant que possible, sur la législation nationale et l'évolution constitutionnelle pour augmenter la gouvernance démocratique (représentation provisoire, subsidiarité, durabilité, transparence, responsabilité, réseaux sociocratiques, etc.) localement, nationalement et régionalement.

La cinquième est multilatérale. Encourager les citoyens du monde et les décideurs de la politique nationale à développer ces changements pour la démocratisation, de façon multilatérale.

... tout en considérant l'art comme élément universel et essentiel...

L'art a souvent plus de pouvoir que tous les discours du monde. Au bout de compte, Shakespeare ou Van Gogh sont plus aimés par les gens que n'importe quel théoricien ou figure politique. L'art ne connaît pas de limites et son langage est universel. Ainsi, il est impératif que le Parlement Mondial crée un comité d'art où les membres pourraient publier leurs commentaires sur les activités artistiques mondiales ; échanger leurs expériences artistiques ; prendre des décisions pour des activités d'art mondiales et exprimer leurs idées sur les affaires mondiales depuis une perspective artistique.

... et en s’inspirant, enfin, de la nature

De même, il faudra prendre en compte la nature, et viser à ce que la construction et le fonctionnement d'un Parlement Mondial puisse bien marcher, grâce à l'observation des lois de la nature. Par exemple, comme un participant le suggère, « Si nous faisons une place aux principes organiques, la construction d'un Parlement Mondial deviendrait une activité agréable au lieu d’être purement un dur travail. »

Tout le monde se souvient de l'analogie de « l’arbre à palabres » pour le Parlement Mondial. On pourrait le comparer aussi à une coquille marine : il commence son cycle de vie comme une petite créature presque invisible mais sa forme est déjà celle d'un spécimen complètement adulte. Ainsi, le modèle qui doit servir à sa croissance est déjà présent au début de son cycle de vie.

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